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lundi 15 mars 2010

Paris sous les eaux

Chanté le :
Auteur de la chanson originale: Brassens
Titre original: Stances à un cambrioleur
Goguettier: Oscar
Texte de la goguette:

Visiteur des abysses, plongeur ou bien ondine
Toi qui découvrira,en suivant les poissons
D'ici à deux mille ans, ma cité sous-marine
Pour t'en conter l'histoire j'ai fais cette chanson

C'est ma ville, d'où j'écris cette correspondance
En espérant beaucoup, en dépit du déluge
Qu'elle te parviendra, à toi, ma descendance
Si la Terre a daigné t'accorder un refuge

Cette ruine que tu vois sous ton masque et tes palmes
N'a pas toujours été dans un si triste état
Si l'on eût concouru à qui aura la palme
Ma ville aurait gagné, sans mentir je le crois

Du temps de mes ancêtres, on l'appelait Lutèce
Perchée sur des ilots, en proie à bien des crues
Était-ce le génie, ou bien sagesse était-ce
Elle prospéra bientôt grandement, qui l'eut cru ?

Au fil de bien des siècles et de péripéties
Elle devint capitale des lettres et des arts
Grande ville s'il en est, c'est bien dommage si
Les hommes de mon temps le comprennent trop tard

Avant qu'elle ne se noie, que sa flamme ne vacille
Qu'elle ne soit submergée, du fond de ma chaumière
Je veux encore y croire, que pour toujours il brille
Le feu qui lui valu son nom : ville lumière

Toi qui la trouvera, comme une ruine antique
Apprends à mieux la voir sous son fard de corail
Ces arêtes rocheuses étaient de fiers portiques
Et ces cailloux nacrés les reflets d'un vitrail

Cette protubérance, toute d'algues touffue
Était un obélisque, Place de la Concorde
Ce gros rocher une arche, la plus glorieuse qui fut
c'est dur à croire je sais, c'est sûr, je te l'accorde

Ces ruines englouties, ces débris, ces vestiges
Ces coupoles crevées, où dansent les sirènes
Faisaient jadis honneur, par leur brillant prestige
A la fierté des hommes, avant celle des murènes

A propos j'ose dire, moi qui suis ton aïeul
Sans vouloir t'imposer un injuste chagrin
En voyant ces murènes, fais-leur un beau clin d'œil
Elles ressemblent beaucoup à mes contemporains

Car depuis l'origine, jusqu'à la catastrophe
Il faut bien l'avouer, en dépit des alarmes
Les hommes d'ici-bas, tartufes philosophes
Ont tout noyé d'abord sous des torrents de larmes

Dans ces palais dorés, couverts de coquillages
Vivaient jadis des princes, qu'on appelait Monsieur
Dont la folie fut telle que leurs enfantillages
Ont détraqué le temps et la Terre et les cieux

Sous les pinces des crabes, de faux savants allègres
Méditaient bien plutôt que les lois naturelles
L'algèbre bidouillée des temples de la pègre
Dont tu vois les débris d'acier qui s'amoncellent

Dans cet observatoire, où joue un cachalot
Avec des poissons clown, des météorologues
Assistaient impuissants à la montée des flots
Le cataclysme vint poser son épilogue

Noyée la fière Europe,sous les eaux torrentielles
Emportés sous la vague de l'océan trop plein
Les pays limitrophes qui défièrent le ciel
Dont fit partie la France, le pays qui fut mien

Engloutie chère ville, au passé héroïque
Dont la devise flu - ctua nec mergitur
Pardonne-moi de le dire au fond n'était que
N'en déplaise à Brassens, de la littérature

Puisses-tu trouver là, parmi les anémones
Toi qui viens du futur, ces mots pour toi écrits
Surtout ne va pas croire que je te sermonne
Accorde-nous plutôt, ton pardon, je te prie

Postscriptum, si les hommes, descendent du cœlacanthe
Toi qui nagera là, au-dessus de Paris
Relis bien Blaise Pascal et Prévert et puis chante :
On ne survit pas bien aux stupides paris

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